Lea Sprunger, la classe et l’élégance à l’état pur
Lea Sprunger, la sprinteuse et championne d’Europe d’athlétisme Nyonnaise
est en train de réussir sa reconversion.
Vous avez pris votre retraite sportive voici 12 mois. Comment vivez-vous cette nouvelle vie ?
Très bien car j’avais longuement préparé mon après-carrière.
Je l’envisageais en effet depuis la fin 2019. Soit avant même la pandémie. Aujourd’hui, je ne regrette rien. La compétition ne me manque pas. Mes pépins de santé devenaient récurrents.
Douleur aux tendons d’Achille, problèmes de dos… Tout cela était comme des signes que j’arrivais au bout de quelque chose. Et puis j’avais surtout l’impression d’avoir réalisé ce que j’avais à faire dans l’athlétisme. Seule une médaille mondiale me manquait. Mais après 14 ans à haut-niveau et, même si j’aurais pu assurer 2 ou 3 saisons supplémentaires, je voulais mettre mon temps et mon énergie ailleurs. Je vivais et je m’entrainais au Pays-Bas loin de ma famille qui s’agrandissait et me manquait de plus en plus.
Quelle est votre vie aujourd’hui ?
J’ai acheté une maison à Gingins sur les hauts de Nyon avec mon fiancé Jonas Addor. Je finalise actuellement un Master
management du sport à l’Académie Internationale des Sciences et Techniques du Sport (AISTS). Cette formation intensive sur 15 mois intègre une collaboration avec le Comité International Olympique. J’ai, à coté de mes études, un contrat à durée indéterminée avec Athletissima.
Parlez-nous de « Smove ! », le projet que vous êtes en train de finaliser en collaboration avec votre soeur aînée, l’ex-heptatlonienne Ellen Sprunger…
L’idée est de donner aux gens des outils qui leur donnent envie de bouger de façon simple et efficace. Nous y délivrons quantités de trucs et astuces notamment via des packs vidéo de cardio ou de renforcement musculaire. Nous proposerons aussi aux entreprises de mettre sur pied des pauses de mi-journée
active pour leur salarié. Notre projet devrait se concrétiser en septembre. Tout est parti de ce constat : dans notre monde qui avance à 200km/h, il y a de moins en moins de temps pour faire du sport…
Avez-vous encore le temps de faire du sport vous même?
Pas autant que j’aimerais mais j’y parviens heureusement en moyenne trois fois par semaine. Souvent c’est de la course à pied ou du vélo. Je compte me mettre à la natation bientôt. Le sport en salle ce n’est pas trop mon truc. Après ma retraite, j’ai
senti à quel point mon corps avait besoin de bouger. Passer 8h par jour assise à écouter un professeur n’a pas été évident pour moi au début…
Votre carrière à haut niveau vous aide-t-elle dans votre nouvelle vie ?
Oui. À travers le sport, on apprend la confiance, la persévérance et à avoir un objectif. On sait mieux gérer le stress et la pression aussi. Le haut-niveau m’a poussé à être dans une quête de perfection et à ne pas rechigner à faire des heures pour atteindre un objectif.
La notoriété vous pèse-t-elle ?
Non. On ne me dérange presque jamais dans la rue. Sur les meetings auxquels j’assiste comme spectatrice, les gens me
demandent encore des autographes. C’est sympa et cela fait plaisir. Cela m’a aussi permis de prendre conscience d’avoir laissé ma petite trace dans l’athlétisme suisse.