« Women are not small men », statue Stacy Sims pionnière et visionnaire dans le monde de la femme et du sport.
Les femmes sont de plus en plus représentées dans le monde du sport.
Elles sont maintenant plus de 50% des athlètes aux Jeux Olympiques et prennent une place majeure à la télévision… Mais malheureusement les mentalités évoluent beaucoup trop lentement…

Le corps de la femme diffère de celui de l’homme, cela semble évident. Les femmes actives et sportives s’entraînent de la même manière qu’un homme et il n’y a souvent pas d’adaptation faite par rapport à la phase de sa vie (1er jour des règles, post grossesse, ménopause).
Ils existent des différences physiologiques liées au sexe qui impliquent des problèmes spécifiques ; actuellement la majorité
des études dans le monde de l’activité physique et du sport sont faites sur les hommes, puis les résultats transposés aux femmes.
Mais les choses évoluent et le monde médical commence finalement à réaliser plus de recherches sur la femme.
En quoi nos corps sont-ils différents ?
La croissance est différente ; le pic de croissance de la femme se situe vers 12 ans et celui de l’homme vers 14 ans. Il existe un retard de pic de croissance chez la jeune très active.
Les femmes ont moins de masse maigre (graisse 28% vs 15% chez l’homme) donc moins de muscle, donc moins de force.
Le système hormonal est différent et complexe, et amène à des variations cycliques de la performance, des besoins et de l’état psychologique.
A cause de ces différences physiologiques, et plein d’autres facteurs, les femmes ont des problèmes spécifiques.
Ici j’en liste quelques uns.
Problèmes de genou
Le syndrome femoropatellaire connue aussi comme la douleur antérieure du genou, est une douleur autour de la rotule, et représente 20-40% des consultations de médecine de famille. La prévalence est très élevée chez la femme sportive contrairement à la femme sédentaire (19% vs 7.4 %), surtout pendant l’adolescence.
Ceci est probablement dû aux différentes caractéristiques biomécaniques de la femme et au schéma de mouvement qui est également différent

Rupture du ligament croisé antérieur
La femme présente un risque de 3 à 8 fois plus élevé que l’homme d’une rupture du ligament croisé antérieur. Ce risque est majoré à l’adolescence. Les sports plus à risque sont le football, le basketball et la gymnastique.
Des facteurs de risques connus sont le bassin plus large, le valgus du genou (genou qui rentre à l’intérieur lors des mouvements), la plus petite taille des os, et du ligament croisé par rapport à celle des hommes. Le manque de force et de contrôle neuromusculaire joue un rôle important surtout à l’adolescence.
Les hormones du cycle menstruel pourraient avoir un rôle dans le contrôle neuromusculaire.
Anémie
Les causes principales de l’anémie chez la femme sont la perte liée aux règles et les déficits minéraux/vitaminiques. Il existe d’autres causes plus rares.
Chez la femme sportive les besoins en fer sont plus élevés, les pertes gastro-intestinales sont plus importantes, le taux d’absorption est diminué en raison de l’élévation des taux d’une certaine protéine (hepcidine).
La prévalence du déficit en fer est de 9 à 11% chez les adolescentes.
Mais chez les sportives elle peut aller jusqu’à 52%.
Un régime végétarien ou vegan augmente le risque de déficit en fer et Vitamine B12.
Cycle menstruel
Le cycle menstruel a une grande influence sur la vie de la femme et sur sa performance.
Le cycle menstruel peut altérer la performance :
Dans la première partie du cycle l’athlète peut présenter des douleurs liées aux règles. L’entraînement de force maximale sera plus efficace.Cet article offre la livraison gratuite sur les produits Face mask qualifiés, ou achetez en ligne et récupérez en magasin dès aujourd’hui au service médical.

 En phase ovulatoire, l’athlète peut présenter des douleurs et moins de stabilité des articulations.
Dans la seconde phase du cycle, il peut y avoir une diminution de la performance en cas de chaleur et humidité élevée, un sentiment de lourdeur et des oscillations psychiques.
Les premières règles doivent apparaître avant l’âge de 15ans, le cas échéant nous parlons d’une aménorrhée primaire.
L’aménorrhée secondaire est présente lorsqu’il y a absence de règles pendant >90jours; pendant les 2-3 premières années, les règles peuvent être irrégulières. Les problèmes plus fréquents liés au cycle menstruel sont les saignements abondants, les règles irrégulières
(cycles trop longs) et l’absence de règles.
Relative Energy Déficience in Sport (RED-S) Anciennement nommée la triade athlète féminine, syndrome encore très méconnu même dans le monde médical ! La faible disponibilité énergétique en est la cause principale avec l’insuffisance d’apports caloriques volontaire ou comme des troubles alimentaires avec vomissements par exemple non, comme une augmentation activité physique sans augmenter les apports. Le RED-s a des conséquences sur la performance (première plainte de l’athlète) et sur la santé, parfois sur du long terme, notamment au niveau de la santé osseuse (ostéoporose et fractures de stress) et du système reproductif (aménorrhée et troubles du cycle).
Les recherches ont montré que les effets de ce syndrome sont en réalité beaucoup plus vastes que ce qu’on croyait et touchent notamment le système cardiovasculaire, immunologique, gastro-intestinale, métabolique, endocrinien, psychologique et hématologique en plus de la fonction menstruelle et la densité osseuse.
Grossesse
Pendant la grossesse, les changements hormonaux touchent principalement le système cardiovasculaire etmusculosquelettique.
L’activité physique est recommandée pendant la grossesse, hormis dans des conditions particulières.
Beaucoup de femmes se découragent pendant la grossesse car elles ne reçoivent pas assez d’informations et elles ont peur. Mais il est très important de rester active ! Le comité olympique international a développé des guidelines pour les femmes enceintes pour les aiguiller. Le post-partum est un moment délicat pour la reprise de

l’activité physique qui dépend du type d’accouchement (vois basse vs césarienne), de l’utilisation de ventouse/forceps, de la présence de problèmes de périnée et de douleurs. La aussi on peut demander de l’aide aux specialistes.
Problèmes de plancher pelvien
L’incontinence d’effort est la perte de petites quantités d’urine secondaire à l’augmentation de la pression intra-abdominale. Les facteurs de risque de ce type d’incontinence sont l’accouchement, la chirurgie abdominale, l’âge et le sport de compétition. Son incidence est entre 10-56%. Ce problème peut être abordé avec son médecin du sport ou son gynécologue et mérite une rééducation spécifique.
Abus et maltraitance
Un athlète qui subit des abus morales ou physiques peut en parler avec son médecin, sa famille, des psychologues du sport. Nous
sommes là pour aider ! Les abus existent dans tous les sports et à tout niveau. Des scandales récents de maltraitance ont touché la gymnastique artistique et rythmique en Suisse.
Les abus dans le sport deviennent finalement un véritable problème alors qu’ils ont été caché pendant des décennies.
Hyper mobilité L’hyper mobilité articulaire est une augmentation de la flexibilité des articulations. Ils existent plusieurs maladies du collagène responsables d’hyper mobilité.
La prévalence chez la femme est de 6 à 57%, est davantage marquée pendant l’enfance.
L’hyper mobilité donne un avantage à certains athlètes, une sélection naturelle se fait pour des sports comme la danse.
Ménopause
La ménopause est une phase délicate de la vie d’une femme. Les changements hormonaux sont difficiles à gérer physiologiquement et psychologiquement. La substitution d’œstrogènes diminue la perte de densité naturelle et de qualité osseuse.
Des études montrent que le travail de force dans les années pré ménopause est bénéfique pour la garder dans ces phases plus difficiles.
Mais rappelons-nous de la base : la sédentarité tue avec son enchaînement de maladies cardiovasculaires (obésité, diabète, hypertension) et les femmes restent encore écartées du monde de l’activité physique à cause des facteurs socioculturels.
Nous devons les encourager à pratiquer une activité physique régulière, pour la prévention cardiovasculaire, pour l’émancipation, pour l’épanouissement. Les excès sont mauvais pour la santé donc encourageons-les à faire du sport et guidons- les dans les cas de problèmes spécifiques. « Mens sana in corpore sano”.

Silvia Bonfanti
silvia.bonfanti@hirslanden.ch
membre du réseau Santé et Sport – www.rrmes.ch